losing you but gaining a new angel
Mai-Juillet 2014 : Thaïlande
« Lou... Lou... » Mes yeux se tournent vers ma mère. Elle est couchée dans son lit. Je vois qu'elle a toutes les misères du monde à se redresser. Je me dépêche, donc, de l'aider.
« Maman, tu veux que je t'ouvre la télé ? Que je t'apporte quelque chose à boire ? À manger ? ... » Elle m'arrête en souriant faiblement et tend sa main pour attraper sa main. Je m'arrête donc et lui la prend et m’assois.
« Tu.. en... fait déjà... assez... C'est à mon... tour de... » Je la coupe et lui demande si elle ne préférerait pas utiliser l'outil qu'on a mis au point pour qu'elle n'ait pas à se fatigué.
« Non. Je veux... Te le di.. re. » Je sais que ça ne vaut pas la peine de la forcer. Je connais ma petite maman par cœur. Elle peut avoir la tête aussi dure que de la roche et ce n'est pas son cancer qui allait changer ça. Je lui donne, donc, complètement mes oreilles. Elle me dit que je suis la plus belle chose qui lui soit arrivé dans la vie, le plus beau cadeau. Je lui dépose un baiser sur la main. Je sens mes yeux s’humidifier.
« Tu as... toujours... été bon enfant... Tu n'as... jamais posé de... questions... sur ton pè... re. » Je l'avais fait une seule fois, mais le visage écroulé de ma mère me fit changer de sujet pour quelque chose de plus joyeux. Elle rajoute qu'elle sait que je le faisais pour elle. Elle se déteste de ne pas avoir pu m'en parler, de m'avoir simplement donné un prénom et fait étudier la langue liés à mon géniteur. Je secoue la tête.
« C'est... de ma faute... s'il te man... que une moitié de... toi. » Je ne peux, malheureusement, pas la contredire. Je me suis toujours sentit incomplet. Aujourd'hui, je met tout ça sur le fait que je suis un adolescent et sur la situation de ma mère. Je reste donc silencieux et continue de l'écouter.
« Je ne me.. sens touj... » Sa voix craque.
« our prête... de t'en parler... » Elle prend un papier sur la table de chevet et me le tend. Je le regarde. Je peux voir la difficulté qu'elle eu à me l'écrire, mais je comprends. Il me donne des indications pour trouver l'information que je voulais quand j'étais enfant.
« Vas-y quand... tu t'en... sentiras... capable. » Je hoche la tête et nous restons en silence.
Une semaine plus tard, je n'ai toujours pas suivi les indications. J'essaye de mon mieux de me concentrer sur mes études, mon petit emploie et passe le plus de temps possible avec ma mère. Je sens que la fin n'est pas très loin même si je n'ai pas envie de me l'avouer. J'aimerais croire qu'il y a de l'espoir. Malheureusement, par un bel après-midi, mon employeur, qui se trouve à être mon oncle, m'appellent dans son bureau. Je sens que quelque chose cloche. Il me serre simplement dans ses bras. Il n'a pas besoin de dire un seul mot. Mes larmes coulent et mes jambes deviennent molles. Tant et si bien qu'il m'accompagne au sol, mais de façon douce.
Je suis, par la suite, que l'ombre de moi-même. Je fais des choses machinalement. C'est l'un des rares moments où je n'arrive pas à positivé un peu. Avec l'aide de la famille de mon oncle, nous faisons le ménage de ses choses. Bien entendu, je n'ai pas oublié le papier. Je décide pendant ce ménage d'aller à la recherche de ses informations. Je rentre avec peine dans la chambre de ma mère qui est pleine de boite. J'essaye de ne pas trop regarder les alentours qui me rappellent qu'elle n'est plus là. Je regarde le sol et cherche la plaque de bois. Je la trouve malgré mes yeux rouges remplie d'eau. J'ouvre le plancher avec la clef de ma maison. Enfin, mon ancienne maison. Une boite se trouve dans le trou. Je l'extirpe, replace la planche et sors. Ma tante me prend dans ses bras. Elle me dit que je n'ai pas à vivre tout ça seul, qu'ils sont là et que si j'ai besoin, je peux aller dans la voiture et les attendre. Ce que je fais en la remerciant.
Entouré d'eux, je sais que je vais réussir à passer au travers. D'ailleurs, ils font de leur mieux pour que je me sente comme chez moi. Mon oncle et ma tante deviennent mes tuteurs.
the box is finally open.
Fin 2016 : Thaïlande
« Il est temps pour un petit live. Vous en pensez quoi ? » Je souris devant la caméra.
« Je sais. Je sais. Je ne vous ai pas avertie que j'en ferais un. Mais c'est encore mieux de l'avoir en surprise, non ? » Les gens dans les commentaires semblent de mon avis.
« Comme d'habitude, je vais parler thaï, anglais, mandarin et espagnol pour que tout le monde puisse comprendre » dis-je dans toutes les langues.
« Avant que je ne commence à répondre à vos questions... » Plusieurs commençaient à s'afficher déjà.
« J'espère que vous allez tous bien. Et à moi aussi, vous me manquiez aussi » leurs dis-je en leur faisant des
finger heart. Oui, je fais comme les idoles de KPOP. Ce n'est pas parce que je me prends pour un coréen. C'est simplement parce que je trouve que c'est mignon. Mais ça n'a pas empêcher certaines personne de me traiter de Koreaboo, ce que je ne suis pas. Je suis fan, mais pas à ce point. De toute façon, je n'ai clairement pas besoin qu'on me rappelle à quoi je ressemble. Je l'ai assez vécu durant mon enfance. Je le vis toujours aussi. Dans mon propre pays, il y a des gens qui croient que je suis un étranger. Comme ça me faisait souffrir, quand j'étais petit, d'entendre les gens me dire de retourner dans mon pays, qu'on ne voulait pas de moi ici. Un jour, j'ai même demandé à ma mère si j'étais vraiment son fils. Enfin, tout ça pour dire que je ne me prends comme un coréen. Je suis un Thaïlandais métisse. De toute façon, je ne sais pas encore parler la langue. Je connais que quelques mots et phrases.
« Je réponds avec plaisir à ta demande CarolinaCruz. » Je m'installe un peu plus confortablement et commence à
chanter.
« J'espère que tu as apprécié. » Je continue joyeusement à parcourir les commentaires auxquels je réponds parfois. Je suis de bonne humeur et tout le monde semble content. Enfin, l'ambiance est comme ça jusqu'à ce que je vois un commentaire en mandarin. Sans m'en rendre compte, je le lis même à voix haute.
« Tu nous as déjà dit que tu as des origines thaïlandaises, chinoise et espagnol. Tu nous as déjà montré ta mère aussi (elle était très jolie.). Du coup, qui est ton pè... » Je fige. Beaucoup de mes fans se demandent ce que j'ai. Du moins, ceux qui ne comprennent pas le mandarin. Je finis par me lever et aller chercher la boite que j'avais caché sous mon lit. Je me ramène devant la caméra.
« En vrai... Je ne sais pas. Je sais simplement qu'il a des réponses là-dedans. » Je me passe la main dans le cou.
« Je n'ai simplement jamais eu le courage de l'ouvrir. » Mes yeux restent poser sur la boite pendant quelques secondes. Je pianote de mes doigts dessus en dirigeant mon regard vers l'écran.
« Vous voulez le voir avec moi ? Je crois que seul... Ça ne marchera pas. » Je ris un peu, gêné.
« Merci de vos encouragements et d'être là » dis-je avant d'ouvrir le couvercle. J'éternue presque immédiatement.
« Désolé, c'est poussiéreux. » Je ris un peu avant d'expirer un bon coup pour me donner du courage. Je dévoile ce que la boite contient. Une lettre venant de ma mère, un
collier et trois photos.
« Je... J'imagine que c'est lui » dis-je en regardant les photos avec mes fans. Un frisson me passe dans le dos. Je peux voir, définitivement que j'ai deux ou trois traits en commun avec lui.
« Et que ça lui appartient » dis-je en inspectant le pendentif.
« Je... Pour la lettre... Je vais la lire seule. Je ne veux pas que vous soyez triste ou quoique ce soit. Puis, je crois que ça serait mieux. Je vous donnerai un petit résumé quand je serais prêt. » Sur ce, je leur chante une dernière chanson avant de leur dire au revoir.
it's time to find him
2017: États-Unis/Espagne
« Hey guys! J'espère que vous allez tous bien. Moi, je dois avouer que je suis un peu nerveux. C'est la première fois que je vais prendre l'avion. Direction les États-Unis. Je n'arrive toujours pas à croire que je vais probablement rencontrer certain d'entre vous, faire quelques collaborations, ... Je suis excité ! » Oui, je suis là pour faire tout ça, mais surtout pour trouver mon père. Ma mère m'avait indiqué dans sa lettre qu'il y avait de forte chance qu'il soit aux États-Unis puisqu'il avait été muté là-bas. C'est, donc, comme cela que j'ai décidé d'y aller. Bien entendu, je n'ai pas décider ça sur un coup de tête. J'y ai réfléchi avant.
Je continue de discuter avec eux jusqu'à ce que j'entends quelqu'un parler dans le haut-parleur de mon vol.
« C'est moi ça. Je vais vous laisser pour ne pas être en retard. Bisous ! Je vous aime. » Mon passeport à la main, je mets dans la file d'attente.
Trois semaines ont passé depuis mon arrivée. J'ai rencontré certains fans, fais du shopping, me suis amusé et j'ai pu faire de belles collaborations. J'ai aussi pu me mettre sur les traces de mon père. J'ai fait des recherches, mais je n'aboutissais à rien jusqu'à ce qu'une de mes amies Youtubeuses me viennent en aide. Ensemble, on a découvert que la compagnie pour laquelle il travaillait avait fait faillite. On a même fini par parler à l'une de ses anciennes collègues. Ça nous a pris beaucoup de temps à trouver quelqu'un qui voulait nous parler de lui.
« Oui, après la dissolution de l'entreprise, il m'avait dit ne pas avoir de choix que de retourner chez lui. » « Et vous savez où ? » Elle hésite un moment.
« Je ne sais pas où exactement, mais il me semble qu'il m'a dit Espagne. »« Tu aurais donc de la famille là-bas ! » Je n'en doutes pas, mais je trouve simplement étrange qu'il soit retourner là-bas.
« Ma mère m'a pourtant dit qu'il voulait voir le monde et trouver l'endroit rêver ou vivre. Pourquoi retourner dans son pays natal ? » Mon amie hausse ses épaules.
« Ça vaut le coup d'aller voir, non ? ». Je hoche la tête et me prépare à aller vers l'un des pays de mes origines.
_-_-_-_
« Tu sais, tu n'étais pas obligé de venir avec moi ici. » Elle me fait signe d'arrêter.
« Ça me permet de voir un nouveau pays, prendre du soleil, m'exposer à une nouvelle culture, ... Puis, tu as besoin de moi. » Je hoche de la tête, un sourire aux lèvres. Il est vrai que, sans elle, je n'aurais pas découvert qu'il était revenu en Espagne. Sans elle, je serais probablement encore là-bas. Mes recherches m'auraient duré plus que trois mois. Heureusement que j'avais prévu le coup en prenant un visa de travail.
Nous avons travaillé, fait des recherche et avons eu du plaisir... Mais pendant beaucoup trop long temps. Remuer l'Espagne au complet n'a pas été chose facile. Nous avons fait plusieurs villes et avons poser plusieurs questions. Parfois, on prenait une mauvaise piste et on devait revenir à la case départ. Ce qui pouvait être très décourageant. Ce fut ainsi pendant quelques mois et jusqu'à ce qu'on trouve un homme qui aurait été l'un de ses amis d'enfance. Il nous expliqua que mon géniteur avait décidé d'aller à Hawaï pour se partir une petite business dans un lieu paradisiaque.
i can do it
2019-20 : Hawaï
Je suis maintenant à Hawaï. Mon amie m'a suivi dans ce nouveau périple. Nous avons trouvé l'homme. Le seul hic est que je n'ai pas encore le courage de lui parler. Je préfère l'observer d'abord. Mais je sais qu'il faudra bien que me lance. Je ne sais simplement pas comment.